Retour aux sources
- La Rédaction
- 3 mars 2020
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 26 mars 2020

Lundi 10 février, 6h47, nous voilà tous réunis Gare Montparnasse dans le train direction Toulouse. Pour certains, il s’agit de la première fois et les voilà pleins d’interrogations sur la ville, la taille, le climat et le campus de l’ISAE-SUPAERO. Je me porte alors en ambassadeur de la ville et de mon école et j’essaie de les conforter sur les qualités de ce lieu, certains restent sceptiques et attendent de découvrir le lieu de leurs propres yeux. Je m’appelle Samuel et je suis « l’ingénieur de la promo ». Après 2 ans de classes préparatoires scientifiques à Paris, j’ai intégré l’ISAE-SUPAERO à Toulouse, école d’ingénieur leader en aéronautique et spatial. Cursus en 3 ans coupé par une année de césure, j’ai décidé de découvrir le droit associé à ce secteur assez technique en rejoignant le DAST pendant cette césure. Après 6 mois intégré dans un univers que je ne connaissais pas, l’université, accompagné de 23 juristes, c’est à moi de leur faire découvrir mon univers : l’ingénierie mais aussi le système français des Grandes Ecoles à Toulouse sur le campus de SUPAERO.

Le premier cours d’introduction nous présente l’environnement spatial et ses spécificités, comment un objet évolue dans l’espace et à quelles contraintes doit-il faire face dans ce milieu hostile. Le prochain cours commence et le temps de l’introduction semble loin, les slides défilent et les équations aussi : impossible de parler mécanique spatiale sans parler des lois de Kepler, fondamentales pour l’étude de la trajectoire d’un satellite. Je constate la détresse dans le regard de certaines personnes dans la salle mais d’autres s’accrochent et posent des questions, pour eux il s’agit de retrouver le scientifique refoulé qui s’est tourné vers le droit.
Fini la théorie, on veut du concret ! Après avoir été baratiné depuis des mois sur le cubesat, ce modèle de satellite révolutionnaire standardisé, peu coûteux et très utilisé par les universitaires, nous voilà face à un Cubesat, un vrai, en chair et en os. 30 cm de haut et 10cm de côté, cette structure métallique est recouverte d’une feuille dorée brillante (MLI pour les intimes), elle permet d’isoler thermiquement le satellite et d’éviter de mettre les batteries à mal avec des températures trop basses ou trop hautes. Ce petit satellite a été construit par des étudiants de SUPAERO et encadré par des chercheurs du CSUT.
Deuxième partie concrète, après les satellites on passe aux lanceurs ! Cette fois-ci, on découvre une autre activité sur le campus présentée par des étudiants : Supaero Space Section. Une construction de fusée directement sur le campus avec la conception de leur propre système de propulsion solide, testé dans les locaux de l’ONERA, un centre de recherche qui jouxte le campus.
Les jours passent et les cours s’enchaînent avec de nombreux enseignants chercheurs et différentes visites, les yeux pleins d’étoiles de mes camarades me rappellent la chance que j’ai d’être étudiant de cette école, d’avoir des chercheurs à notre écoute, d’avoir du matériel professionnel à disposition et d’être logé sur ce campus. Pour eux, passé l’émerveillement, c’est l’occasion de poser toutes les questions qu’ils gardent en tête depuis si longtemps.
Le dernier jour arrive et un projet assez original nous attend, on commence par un exercice incontournable de tout etudiant en droit mais cette fois-ci, les exigences sont différentes ! Nous ne sommes plus les acteurs principaux de ce Moot Court (procès simulé) mais nous allons coacher des ingénieurs. Étudiants en dernière année et spécialisés dans le secteur du spatial, ils ont suivi plusieurs cours en droit de l’espace avec notre directeur de master, Philippe Achilleas et il est temps de mettre en application ces cours. Nous voilà face à une affaire devant la Cour Internationale de Justice, questionnant la souveraineté d’un État face à la télédétection et des questions humanitaires sur l’assistance et la mobilisation de tout satellite d’observation pertinent en cas de catastrophe naturelle. Je me retrouve alors dans cet exercice confronté à mes deux formations, de l’ingénieur au juriste. Dans une équipe rassemblant 7 ingénieurs pour 2 juristes, je fais l’intermédiaire entre les questions de chacun pour essayer de trouver un terrain d’entente ou d’employer un vocabulaire adapté pour expliquer rapidement des notions parfois complexes. Cet exercice paye, avec ma coéquipière coach, nous permettons à notre équipe de gagner la première place pour les catégories meilleure équipe et meilleure plaidoirie, mission réussie!

Cette semaine à Toulouse était pour moi un retour aux sources, ingénieur le jour et juriste la nuit, il est parfois difficile de trouver sa place mais j’ai tout de suite compris que l’harmonie serait naturelle me permettant de m’adapter d’un groupe à l’autre. Bilan de la semaine : objectif réussi, toute la promotion est tombée amoureuse de la ville rose et du campus de SUPAERO, prochaine étape Genève pour découvrir l'UIT !

Samuel MAMOU
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